Estimation des compétences : souffrez-vous de l’effet Dunning-Kruger ?
« L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance » Charles Darwin
Vous en avez marre de rater des bonnes occasions de prendre des responsabilités ou de louper des missions alors qu’un autre n’a pas hésité à sauter sur l’opportunité alors qu’il est moins compétent que vous ? Vos supérieurs hiérarchiques ont commencé dans l’entreprise en même temps que vous et ont monté les échelons alors que vous stagnez, alors qu’objectivement, vous avez un meilleur profil et des connaissances plus solides du domaine ? Vous êtes probablement victime du biais cognitif appelé effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance.
Les deux face de l’effet Dunning-Kruger sont tragi-comiques :
- les personnes les moins compétentes ont tendance à surestimer leurs compétences,
- les personnes les plus compétentes ne cessent de sous-estimer leurs compétences.
Je vous laisse imaginer l’ampleur des quiproquos au sein d’une entreprise ou d’un groupe. Le côté obscur de ce biais est particulièrement puissant dans le syndrome de l’imposteur et très souvent rencontré parmi les adeptes les plus fervents de l’auto-sabotage. Ce triste constat mérite une petite mise au point ! Focus sur cet élément clé de l’estime de soi.
Comment identifier ses erreurs ?
L’incompétence provoque deux choses :
- des performances plus faibles,
- l’incapacité de s’apercevoir de son incompétence.
C’est pourtant logique : pour identifier ses erreurs, il faut avoir les connaissances nécessaires qui permettent de savoir reconnaître ce que l’on ne sait pas. On parle de capacités méta-cognitives. Les personnes non-qualifiées ne sont donc pas capables de reconnaître leur incompétence et d’évaluer leurs capacités réelles.
Peut-on sous estimer ses compétences ?
Les effets corollaires sont évidents : les personnes qui souffrent de sous-confiance en eux (par opposition à la sur-confiance) sont victimes au contraire de leurs connaissances. Ne dit-on pas : Plus on en sait, plus on sait qu’on en sait rien ? Les personnes qualifiées peuvent avoir tendance à sous estimer leur niveau de compétence, et même pire que ça : elles pensent que ce qui est facile pour elles et également facile pour tout le monde et se retirent le mérite de leurs qualités. Ça vous rappelle quelqu’un ?